Expositon temporaire "Météorites, entre ciel et terre"

Expositon temporaire "Météorites, entre ciel et terre"

« Météorites, entre ciel et terre », une exposition conçue et réalisée par le Muséum national d’histoire naturelle

Pierres tombées du ciel, les météorites fascinent autant qu’elles inquiètent. Objets de culte et de mythes pendant des millénaires, il a fallu attendre le XIXe siècle pour qu’elles soient envisagées comme des objets scientifiques à part entière. Elles sont porteuses d’informations inestimables et restent une source constante d’inspiration et d’émotions.

La plupart des météorites ont été formées dans les tout premiers instants du système solaire, il y a 4,56 milliards d’années, et n’ont pratiquement pas évolué depuis. Leur étude au laboratoire donne ainsi accès aux premiers millions d’années de notre système solaire… Depuis les années 1990, la recherche dans le domaine a connu un essor fulgurant, bénéficiant de la découverte de météorites exceptionnelles mais aussi du développement des observations astronomiques et du renouveau de la conquête spatiale. L’implication des chercheurs du Muséum dans la recherche en cosmochimie, en astrophysique ou dans le domaine de l’exploration spatiale, est très forte au niveau international.

 

Un beau partenariat entre le Muséum national d'histoire naturelle et le Département des Yvelines

Désireux de favoriser l'accès du plus grand nombre à la culture et aux sciences, le Département des Yvelines s'est associé au Muséum national d'histoire naturelle pour diffuser, sur l'ensemble de son territoire, quatre célèbres expositions de la Grande Galerie de l'Evolution :

- Sur la piste des grands singes

- Au fil des araignées

- Nuit

- Météorites, entre ciel et Terre

Ces expositions sont accueillies dans un premier temps à la Maison des insectes. Elles voyageront ensuite sur l'ensemble du département. Elles seront installées dans des collèges ou d'autres sites départementaux afin d'offrir à tous les Yvelinois les mêmes chances d'accès à la culture scientifique.

Le Département des Yvelines est heureux de partager avec vous ces expositions riches en enseignements sur le monde animal, la nature et les sciences.

 

F  Si vous êtes un collège ou une collectivité intéressée pour accueillir une des expositions citées précédemment, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse animationens@yvelines.fr

 

 

L’exposition Météorites, entre ciel et terre

Des chutes aux trouvailles

Chaque année, plus de 20 000 tonnes de matière météoritique entrent dans l’atmosphère terrestre. Il s’agit principalement de poussières interplanétaires, dont les plus grosses (environ 1 mm) sont à l’origine des étoiles filantes. On estime qu’il tombe seulement 5 tonnes par an de météorites dont la masse est supérieure à 1 kg, ce qui équivaudrait à environ 5 000 météorites. Un météoroïde qui arrive à plus de 20 kilomètres par seconde de l’espace est freiné par l’atmosphère terrestre. Il s’échauffe, sa température de surface dépasse les 1 500°C et il va perdre plus de 90% de sa masse par combustion, ce qui se manifeste sous la forme d’une traînée lumineuse appelée météore. Lorsque la vitesse du météoroïde diminue, le phénomène lumineux prend fin. En se refroidissant, une croûte de fusion de quelques millimètres se forme en surface. L’objet qui parvient au sol s’appelle alors une météorite.

 

Quelques définitions

Météoroïde : pierre voyageant dans l’espace

Météorite : pierre extraterrestre qui est parvenue sur le sol terrestre

Météore : phénomène lumineux qui apparaît lors de la traversée d’un météoroïde dans l’atmosphère

Étoile filante : météore dû à l’entrée dans l’atmosphère d’une poussière interplanétaire d’environ 1 mm

 

Chutes françaises

Jusqu’à aujourd’hui, 77 météorites ont été recensées en France (64 « chutes observées » et 13 « trouvailles »).

 

La météorite d’Ensisheim est la plus ancienne chute répertoriée en Europe. Appelée « pierre du tonnerre d’Ensisheim », la météorite atterrit le 7 novembre 1492 dans un champ de blé, à proximité de la ville d’Ensisheim, sur un territoire dépendant des Habsbourg. 127 kg sont récupérés mais de nombreux fragments sont prélevés pour servir de talismans. Considérée comme un signe divin, elle est exposée pendant près de 300 ans dans l’église paroissiale. L’événement, qui a rapidement gagné en notoriété, est relaté par de nombreux auteurs : c’est la première chute observée d’une météorite depuis l’invention de l’imprimerie. Albrecht Dürer l’a représentée à plusieurs reprises.

 

La météorite de Caille (ou La Caille) est la plus grosse météorite découverte en France, elle pèse 625 kg. Selon les témoignages recueillis à l’époque, elle provient du massif de l’Audibergue, dans les Alpes Maritimes, à quelques kilomètres du village de Caille, où elle aurait été découverte vers 1650-1700. Elle n’est identifiée qu’en 1828 alors qu’elle sert de banc devant l’église du village ! En 1841, un érudit varois, Étienne Garcin, relate l’histoire de cette trouvaille dans le Dictionnaire Historique, Géographique et Toponymique de la Provence : « […] Un berger la découvrit. Il en instruisit son maître qui la fit traîner par des bœufs jusque dans la plaine, où elle fut abandonnée. Un maréchal ferrant, la prenant pour du fer, la fit transporter à Caille, près de sa boutique ; il en brisa un morceau pour essayer de le forger. Il en fit des fers de mulet […], mais il négligea d’œuvrer le reste du bloc. Il l’abandonna même, et depuis plus de cinquante ans il servait de siège dans la rue. Cet aérolithe, un des trois plus beaux connus, vient d’être transporté à Paris comme une pièce fort rare et fort curieuse […]. En paiement, le gouvernement a fait cadeau au village de Caille d’une jolie horloge très bien confectionnée […] ». Elle est depuis 1829 conservée au Muséum national d’Histoire naturelle.

 

La dernière chute observée en France, dans l’Essonne, date du 13 juillet 2011 : c’est la météorite de Draveil, dont un morceau est tombé sur le toit de… Madame Comette ! Cette météorite est la 64e chute française, la précédente était tombée dans la Drôme en 2002.

 

Des mythes à la réalité

Pendant longtemps les météorites ont été considérées comme des manifestations divines, des pierres magiques, faisant parfois l’objet de cultes. Jusqu’au XVIIIe siècle, les savants peinent à identifier l’origine extraterrestre de ces pierres souvent appelées « pierres de foudre » ou « de tonnerre ». En 1794, le physicien E.F.F. Chladni publie un livre proposant que ces pierres viennent de l’espace ; l’accueil est contrasté. Il faut plusieurs chutes successives pour relancer le débat, dont celle de l’Aigle, en France, en 1803. Cette chute, particulièrement bien étudiée, permet enfin de convaincre l’ensemble de la communauté scientifique de l’origine extraterrestre de ces pierres.

 

Codex Telleriano-Remensis - Copyright BNF

 

Cultes et représentations

Dès le premier millénaire avant notre ère, au Proche-Orient et dans le monde grec, on révère des pierres sacrées appelées bétyles. Abritées dans des temples généralement dédiés au soleil et à la Lune, ces pierres étaient probablement des météorites. L’un des plus célèbres bétyles était la pierre noire de la ville d’Émèse (Homs en actuelle Syrie), installée dans le temple du Soleil. En 218, le grand-prêtre de ce temple, Héliogabale, fut proclamé empereur de Rome. Il fit alors transporter la météorite à Rome en grande pompe et l’exposa dans un majestueux sanctuaire. Il tenta d’en imposer le culte aux Romains mais, excessif et débauché, il fut rapidement assassiné. La pierre d’abord rapatriée à Emèse est désormais perdue ; seuls restent les récits et les pièces de monnaie qui la représentent. Les Aztèques considéraient quant à eux les météorites comme les excréments des dieux. Dans le Codex Telleriano-Remensis, contenant le calendrier des fêtes fixes, un calendrier de pronostics et une histoire du Mexique de 1198 à 1562, on peut voir la représentation d’une chute de météorite.

 

Armes en fer météoritique

Le fer métallique n’existe pratiquement pas à l’état naturel sur Terre. Le fer présent à la surface de la planète est associé à l’oxygène dans des oxydes de fer. La métallurgie permet de le séparer de l’oxygène et de fabriquer du fer métallique artificiel. Avant l’invention de la métallurgie, le fer météoritique a été utilisé pour fabriquer des objets comme des armes ou des bijoux qui, chargés de force céleste, en devenaient encore plus précieux. Même après cette découverte, le matériau météoritique reste prisé. Ainsi le plus célèbre pharaon d’Égypte, Toutânkhamon, a été inhumé avec une dague constituée d’une lame de fer météoritique, d’un pommeau de cristal de roche et d’un manche en or serti de pierres précieuses. En Indonésie on continue de fabriquer certains Kris, dagues asymétriques à la fois armes et objets rituels, en utilisant du fer provenant de météorites.

 

 

Cratères et risques

Impacts et cratères

La plupart des météorites sont de taille modeste et font peu de dégâts. En revanche, les bolides dont le diamètre dépasse 50 m arrivent au sol sans être freinés et provoquent l’apparition d’un cratère d’impact, qui se forme en quelques secondes… Le diamètre du cratère est en général 20 fois plus grand que celui du bolide qui l’a créé ! La roche terrestre est vaporisée en surface, éjectée et fracturée en profondeur. Des brèches d’impact se forment à partir des débris des roches broyées et fondues. La météorite, elle, est vaporisée suite à l’énergie dégagée par l’impact. On dénombre à l’heure actuelle plus de 190 cratères d’impacts sur Terre.

 

Si vous souhaitez en savoir davantage sur les météorites : d’où viennent-elles ? Quels sont les différents types de météorites qui existent, que nous apprennent-elles ? Venez découvrir l’exposition scientifique et pédagogique en place à la Maison des insectes !

 

 

 

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